En France, la perte d’autonomie est évaluée par une équipe pluridisciplinaire médico-sociale, sur la base d’une classification nommée AGGIR. Le GIR 1 est son degré le plus élevé.
Une altération profonde des fonctions mentales et corporelles
La grille AGGIR est un outil d’évaluation qui permet de classer une personne dans un des 6 Groupes Iso-Ressources : de 1 (la personne nécessite une présence continue en raison d’une perte d’autonomie totale) à 6 (la personne est autonome dans les actes de la vie quotidienne).
Pour classer une personne au GIR correspondant, une équipe pluridisciplinaire évalue les fonctions corporelles et mentales (selon des critères dits « discriminants ») ainsi que des critères sociaux (tels que sa capacité à interagir avec son environnement, à s’occuper de son intérieur, de son budget, à utiliser des moyens de communication ou de transport).
Une personne évaluée au GIR 1 est dans l’incapacité totale de réaliser seule ces critères. Elle est confinée au lit, et souffre d’une altération profonde de toutes ses fonctions physiques et mentales.
Sur le plan physique, elle n’est plus en mesure de faire aucun acte de la vie courante de façon autonome : la toilette, le repas, l’habillage doivent être intégralement assurés par un aidant. Le recours à un dispositif médical pour la nourrir ou l’hydrater est parfois nécessaire. Ses déplacements, de même que la mobilité de ses membres, sont devenus impossibles sans assistance. Elle souffre d’incontinence urinaire et fécale.
Sur le plan cognitif, le patient a perdu ses repères logiques, spatiaux et temporels. Il n’est plus capable de communiquer, verbalement ou non. Ses paroles et ses gestes éventuels ont perdu toute cohérence. Il peut éventuellement être dans un état d’inconscience, de repli.
Le patient nécessite la présence d’une ou de plusieurs aides, proches ou professionnelles, en continu pour subvenir à ses besoins élémentaires. En état de dépendance extrême, il a besoin d’une surveillance permanente, et généralement des soins infirmiers ou médicaux complémentaires. Une personne en fin de vie est aussi évaluée au niveau le plus élevé.
Un classement préalable à l’obtention de l’APA
Le classement en groupe iso n’est pas une évaluation médicale, mais une estimation du degré d’autonomie d’un patient. Il permet de mettre en œuvre un plan d’aide personnalisé réalisé par une équipe d’intervenants sociaux, médicaux, para-médicaux et de psychologues. Cependant, il est souvent combiné avec un profil pathologique complexe, ou un niveau de soins tel qu’une coordination avec des professionnels infirmiers ou médicaux réguliers est nécessaire, voire indispensable.
Le groupe iso sert à déterminer l’accès à l’APA, ou Allocation Personnalisée Autonomie. L’APA est versée par le Département et permet de financer et mettre en œuvre le plan d’aide personnalisé. S’il n’est pas fonction de ressources, son montant est indexé sur le niveau de revenus du foyer, et n’est pas tout le temps suffisant pour couvrir l’intégralité du plan d’aide, laissant au patient un reste à charge. Pour un GIR 1, son montant maximum peut être de 1 737,14 € en 2019.
Mise en oeuvre d’un plan d’aide adapté
Le plan d’aide personnalisé envisagera, avec les proches du patient, les différentes possibilités de prise en charge.
Les EHPAD (établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes) sont les institutions médico-sociales les mieux équipées pour faire face à la dépendance.
Mais un accueil à domicile reste toujours possible moyennant l’intervention de nombreux professionnels et, souvent le réaménagement du logement (chambre et salle de bain). Des patients vivant d’ores et déjà en résidence autonomie peuvent également y rester, à condition que le plan d’aide prévoie le soutien d’équipes coordonnées d’aide et de soins à domicile (SAAD, SIAD).
A domicile comme en résidence, des personnes qualifiées pour l’assistance et le soin aux personnes dépendantes tels que des aides-soignants et des auxiliaires de vie sociale prendront en charge la réalisation des actes élémentaires : repas, toilette, change, mobilisations éventuelles (lever, coucher, transfert au fauteuil). Des équipements tels qu’un lit médicalisé, des appareils de portage ou de transfert devront être mise en place. Le cas échéant des équipes mobiles spécialisées Alzheimer, soins palliatifs, etc. pourront intervenir.
En cas de situation spécifique, les patients lourdement dépendants peuvent également être pris en charge dans d’autres structures hospitalières, MAS (Maisons d’Accueil Spécialisées pour adultes handicapés) ou USLD (Unité de Soins de Longue Durée).
A qui s’adresser pour se renseigner ?
De nombreux acteurs et institutions interviennent, dans le cadre de la prévention de la perte d’autonomie, et il est parfois difficile de savoir à qui s’adresser.
Le médecin traitant est votre premier interlocuteur. Il pourra, s’il l’estime nécessaire, faire effectuer une évaluation GIR.
Les réseaux gérontologiques s’appuient sur les centres d’action sociale (CCAS, ou CLIC) des communes pour informer, instruire et orienter les demandeurs. Leurs coordonnées sont disponibles auprès des mairies.